Représenter un objet de l'espace sur un plan en donnant l'illusion de la troisième dimension est un vrai défi !
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Sur un dessin en perspective (ou une photo, ici le chemin de fer de la Baie de Somme) les parallèles contenues dans un plan parallèle au plan frontal sont parallèles, mais les autres parallèles sont concourantes en un point de fuite F sur la ligne d'horizon h. | En perspective cavalière, toutes les parallèles réelles sont aussi parallèles sur le dessin (point de fuite à l'infini). |
Pour représenter une droite "quelconque" (ni parallèle ni perpendiculaire au plan frontal) il faut déterminer deux de ses points ou un de ses points et sa direction (une droite parallèle). Notons que la représentation d'un cercle est généralement une ellipse.
Pour améliorer la lisibilité de la représentation on trace les parties cachées en pointillés.
Remarque : dans une perspective cavalière les distances sont préservées dans les plans parallèles au plan frontal (F), mais il existe une autre direction de plans où cette propriété a lieu : la direction (f') symétrique de celle (f) du plan frontal par rapport à la direction de projection (d).
En effet, parmi les quadrilatères avec deux côtés parallèles et deux côtés de même longueur on trouve, outre le parallélogramme, le trapèze isocèle et des types croisés. Pour approfondir vos connaissances : La perspective cavalière (Audibert G.) - APMEP 1990 |
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Dessiner en vraie grandeur le polygone de coupe demande un peu plus de travail, mais reste un exercice élémentaire. Les côtés situés dans les faces avant (plan frontal) et arrière sont en vraie grandeur ; les segments dont les supports sont des fuyantes ont des longueurs réelles doubles de celles apparaissant sur le dessin (pour un coefficient r=1/2). On peut donc, à l'aide de constructions de triangles rectangles bien choisis, obtenir les longueurs de tous les segments dont les extrémités appartiennent à deux arêtes perpendiculaires.
Pour limiter le nombre de longueurs à construire, on peut remarquer qu'une coupe est toujours soit un parallélogramme, soit un parallélogramme tronqué par une droite (triangle, trapèze, pentagone) ou par deux droites parallèles (hexagone).
exercices : Le polygone de coupe peut-il être un triangle équilatéral ? un rectangle ? un losange ? un carré ? un pentagone régulier ? un hexagone régulier ?
Il convient évidemment de chercher des réponses argumentées avant de consulter les solutions.
Il est important de bien comprendre comment ces deux dessins sont réalisés ; nous choisissons un angle de fuite α=40° et un coefficient de réduction k=0,5=1/2.
perspective cavalière d'un cube avec un plan diagonal comme plan frontal
Ici le plan frontal est imposé ; il contient donc deux arêtes opposées [AE] et [CG] (de longueur l) et deux diagonales parallèles [AC] et [EG] de faces opposées du cube ABCDEFGH. Examinons d'abord la face ABCD du cube : ses diagonales [AC] et [BD] sont perpendiculaires et ont même milieu M, donc MA=MB=MC=MD=(l√2)/2. Le rectangle de coupe ACGE est vu en vraie grandeur : l × l√2.
perspective cavalière d'un pentagone régulier
Le pentagone étant une figure plane, son plan ne peut servir de plan frontal (pas de déformation) ; on choisit donc un plan orthogonal pertinent contenant un "élément intéressant", par exemple un des axes de symétrie du pentagone ; avec ce choix un côté et la diagonale opposée sont dans la direction de fuite.![]() |
OH = cosθ ≈ 0,31
OA' = cos(θ/2) ≈ 0,81 HB = HE = sinθ ≈ 0,95 A'C = A'D = sin(θ/2) ≈ 0,59 |
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Le plus simple consiste a utiliser quatre sommets d'un cube ; on obtient un joli dessin, mais peu pratique.
Sinon, on utilise le patron (triangle équilatéral avec son triangle des milieux). L'orthocentre H de la base ABC est aussi centre de gravité et projection orthogonale du sommet S sur le plan (ABC). On peut facilement construire la hauteur HS de la pyramide.
Choisissons maintenant les éléments de la perspective cavalière : le plan frontal contenant [BC] et perpendiculaire au plan (ABC), la direction de fuite (la hauteur (AK) de ABC est une fuyante), et le rapport de réduction 1/2.
On construit d'abord la hauteur SH en vraie grandeur. Puis on place successivement b et c (bc=BC), k milieu de [bc]. Sur la fuyante (ka) on place a tel que ka=KA/2 et h tel que kh=KH/2=ka/3. Il ne reste plus qu'à placer s sur la perpendiculaire à (bc) passant par h, tel que hs=HS. Exercice : Réalise un dessin en utilisant un plan de symétrie (contenant une arête et le milieu de l'arête opposée) comme plan frontal. |
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H est la projection orthogonale du sommet S sur le plan de base (ABC). (MA) est une hauteur de ABC. On construit la hauteur SH en vraie grandeur.
Le plan frontal contient [BC] ; (AM) et (KH) sont des fuyantes.
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corrections des effets de la perspective en architectureLa perspective "déforme", en particulier les bâtiments ; pour qu'ils apparaissent tels qu'ils sont, il faut donc ruser. Le Parthénon est un bel exemple des astuces mises en œuvre par les architectes pour corriger ces déformations : • colonnes renflées et plus ou moins inclinées vers l'intérieur, • colonnes d'angle plus épaisses, • base bombée, marches et fronton incurvés. Le dessin montre le monument tel qu'il nous apparaît et son apparence en l'absence de "correction". Chaque bloc de pierre est donc unique, taillé au millimètre près, selon sa place dans l'édifice. Avec les techniques de l'époque, cet exploit a été réalisé en seulement neuf ans.
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polyèdres convexes - polyèdres non convexes - polyèdres intéressants - sujets connexes | août 1999 mis à jour 25-06-2020 |